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CORDILLÈRE CANTABRIQUE: MASSIF DES UBIÑAS


Après un dimanche de randonnée à pied en haute montagne sur une neige glacée il était temps de préparer ma Souris chaussée de ses skis pour aller voir d’en haut le paysage.

La Cordillère Cantabrique à cette époque de l’année est visiblement en déficit de neige. Il devrait y en avoir beaucoup plus en ce mois de décembre mais les températures élevées dans les hautes couches ont surtout provoqué des chutes de pluie.

Vers 11h00 je me rends à l’aéroclub. Préchauffage du Jabiru à l’aide d’un petit chauffage électrique placé en bas du capot pendant que je vais chercher du Kéro. Je débarrasse « Papa Juliet » du CT et du Piper qui lui font compagnie dans le hangar pour qu’elle aille profiter un peu du soleil radieux qui règne enfin sur le parking.

Depuis un mois la visite pré-vol extérieure a changé. En effet il faut maintenant aussi contrôler les skis. Fixations sur la roue, mousquetons, câble de sécurité, etc…

A 12h00 précise démarrage du moteur. La brume sur le terrain de La Morgal s’est dissipé mais il reste encore une belle couche plus au sud entre le terrain et les premiers sommets. Le temps estimé de vol aujourd’hui sera de 1h30min.

Décollage sur le 10 puis dégagement cap au sud pour une montée à 2600 tr/min progressive. Je monte moins vite que je n’avance et je dois faire un 360° en grimpant pour passer au-dessus de la couche. Et c’est là que la Cordillère Cantabrique m’apparait. Le niveau d’enneigement est haut, il faudra grimper à 1600m et rentrer pas mal au milieu de la Cordillère pour survoler enfin la neige. Je passe en mode skis ce qui me permet d’avoir un ensemble plus rigide en cas de turbulences.

Cap sur la Sierra del Aramo. Les brouillards peuplent encore à cette heure-ci les vallées :

photo Marcos Gonzales


Je continue ma montée progressive laissant à ma droite le Monsacro, petite montagne au pied de la Sierra del Aramo qui surplombe au sud la ville d’Oviedo:

photo Marcos Gonzales


Il me faudra monter jusqu’à 2000m pour passer l’antenne de TVE situé au Gamoniteiru qui est le point le plus élevé du la Sierra.

photo Marcos Gonzales


Une fois la Sierra del Aramo passée le Massif des Ubiñas se présente devant moi :

photo Marcos Gonzales


Le massif de las Ubiñas est classé réserve de la biosphère. Son pic le plus haut est Peña Ubiña la grande qui culmine à 2417m. Elle est un défi pour les alpinistes et un point de repère pour tous ceux qui connaissons la Cordillère. Je connais particulièrement ce massif car j’y vais souvent en randonnées tant en hivers comme en été.

On peut y accéder par deux cols : Puerto Cubilla ou Puerto Ventana.

Le col Ventana (col de la fenêtre) est celui que nous utilisons le plus pour passer à Castille en vol. Il permet une montée progressive débouchant sur les grandes plaines de Castille sans trop avoir à monter. En été, quand les contrastes de températures entre les Asturies et les plateaux de Castille sont élevés il est préférable de déboucher sur les plaines arides chauffées à 50°C par le soleil implacable par ce col doux et progressif.

Aujourd’hui je décide de le contourner par l’ouest survolant tout d’abord le Huerto del Diablo (Jardin du Diable) qui porte son nom à cause des nombreuses creuvaces qui l’entourent :

photo Marcos Gonzales


Cap à présent sur Los Fontanes, une magnifique paroi rocheuse qui me conduira jusqu’à Peña Ubiña et sa petite soeur Peña Ubiña pequeña :

photo Marcos Gonzales


Puis c’est là que Peña la Grande apparait. Un imposant pic qui sépare Castille des Asturies. Sa face Ouest est Castellane alors que tout son versant Est est Asturien. Elle est à peine à 80km à vol d’oiseau de la mer au Nord alors qu’elle surplombe les plaines arides de Castille. Elle peut voir ses conditions météo changer en moins d’une heure laissant bloqués sur ces flancs les gens qui ne surveillent pas autour d’eux les conditions météo :

photo Marcos Gonzales


Juste après la grande, c’est Peña Ubiña la petite qui se présente. C’est la petite soeur, celle par laquelle on commence à se familiariser au Massif :

photo Marcos Gonzales


Ces deux Peñas protègent à leur base de belles plaines à pâturages qui en hivers forment de belles esplanades.

Je contourne à présent le Massif sur son versant Est, cap vers Peña Rueda ( Pic de la Roue). Elle porte son nom à sa crête circulaire, comme une roue qui serait plantée sur la terre. La crête de Peña Rueda est particulièrement tranchante et elle est souvent visitée par de nombreux alpinistes. Je m’y aventure aujourd’hui sans soucis car aucun risque d’avalanche pour y contempler l’ombre de ma Souris avec ses gros chaussons. Lors de grandes chutes de neige et quand il y a des cordées d’alpiniste visibles en vol, je fais attention à ne pas trop m’approcher car les départs d’avalanches y sont fréquents et aisés :

photo Marcos Gonzales


Puis il est temps de prendre le cap plein Nord pour rentrer à l’aéroclub. La couche nuageuse au fond est restée comme quand je suis parti. Une belle couche de l’océan jusqu’au pied des montagnes. J’entame la descente régulière jusque passée la Sierra del Aramo avec 1800 tr/min pour conserver mes températures moteur et ensuite il me faudra descendre tous AF sortis pour respecter mes 1000 ft sol puis les 1500 ft de la TMA Asturias que nous impose les règles de l’air et que nos amis de Iberia nous obligent à respecter sans quoi nous pourrions avoir des soucis avec leurs approximations VFR lors de leurs descentes vers LEAS.

photo Marcos Gonzales


Une fois en dessous de la couche il ne reste plus qu’à s’annoncer sur le circuit de l’aéroclub pour un retour de vol montagne comme je les aime avec plein de magnifiques images dans les yeux.

photo Marcos Gonzales


Marcos Gonzales

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