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La Saint Valentin de la Souricette

Moi, qui ne suis pas particulièrement fana des anniversaires, je n'ai quand même pas oublié que c'est le 14 février 1993, jour de la Saint Valentin, que la « Souris Blanche », le proto de la Souricette a volé, pour la première fois, de ses propres ailes !

Souris blanche

Aujourd'hui, 14 février 2008, cela fait donc exactement 15 ans que la Souricette a commencé à embraser le coeur de ses nombreux amoureux. Certes, il y a bien eu dans le tas quelques amoureux déçus, mais la plupart de ceux qui en sont tombés amoureux le sont restés même s'ils n'ont pas été, toujours, très fidèles et s'ils sont allés, parfois, papillonner ailleurs !
Personnellement, je fais partie de la cohorte d'amoureux inconditionnels... et fidèles, et ce depuis le début de l'année 1994 !

Ce n'est, en effet, qu'au début de 1994 que j'ai découvert l'ULM et une passion vieille de plus de 45 ans s'est doucement réveillée. A 59 ans révolus j'ai vu dans ces étranges machines la possibilité de transformer mes rêves d'adolescent en réalités de l'âge mûr.
J'ai alors acheté et dévoré pas mal de documents concernant l'ULM. L'idée de construction-amateur s'est rapidement imposée à mon esprit. C'est le côté économique qui a d'abord prévalu dans cette option. J'avais aussi intérêt à m'orienter vers un ULM monoplace si je voulais renforcer le côté économique de la chose.

En février 94, j'ai découvert, dans « Ailes Magazine » N°106 ( juin 93), un article intitulé : « La Souricette, l'ULM à 20.000 F ». Ce prix annoncé convenait parfaitement au pur Auvergnat que je suis. J'ai vu cette Souricette en photos ... et j'ai, presque, été conquis. Qui d'ailleurs aurait pu résister à la superbe manchette de l'article signé par Willy GRUHIER :

Souris blanche

« La Souricette, c'est la réponse à un cahier des charges des plus simples : coût inférieur à 20.000 francs, moteur compris, moins de 500 heures de montage, facile à piloter tout en offrant des réelles qualités de vol. Alors pari impossible ? »


Je dois bien avouer que ce ne sont pas les qualités esthétiques de la Souricette qui ont commencé à me séduire, mais mon âme d'Auvergnat aidant, j'ai fini par avoir les yeux de Chimène pour ma Belle et assez vite, effectivement, j'ai trouvé que cette Souricette avait beaucoup de charme.
D'ailleurs, elle n'est pas aussi laide que certains le prétendent et, photographiée sous certains angles et surtout en vol, elle parait même fort jolie ! Bref, personnellement, je ne l'ai jamais trouvée laide et j'en suis tombé amoureux !
Cette « cristallisation », célèbre formule de Stendhal, s'est poursuivie même lorsque j'ai appris que le prix de revient de la Souricette pouvait allégrement dépasser les 20.000 F, somme avancée par Willy Gruhier. Le prototype avait, effectivement, coûté moins de 20.000 F, Michel Barry pouvait le prouver, factures à l'appui, mais c'était une performance économique qui n'était, sans doute, pas à la portée du premier venu !

Souris rouge

La lecture, en avril 1994, de l'article de Jean-Pierre Lafille, intitulé : « La Souricette, un drôle de petit piège », publié dans le N° 479 de la revue « Aviasport », me conforta dans l'idée que c'était bien la Souricette qu'il me fallait !
Il ne me restait plus qu'à voir ma « Belle » en chair et en os , pardon en « bois et toile », car je ne la connaissais qu'en photos !

Au début de son compte-rendu, J-P Lafille avouait que l'allure un peu caisse à savon du petit piège en question ne l'avait pas particulièrement séduit, mais à la fin de son essai, après avoir piloté la bestiole, il déclarait que cette Souricette là, lui plaisait, désormais, singulièrement !
La Souricette comptait alors un amoureux de plus !

Il m'a fallu attendre fin octobre 1994 pour être, enfin, présenté à ma « Belle ». J'ai en effet profité d'un voyage à Paris pour aller faire un tour à la Ferté-Alais. Quand je suis rentré, en fin d'après-midi de ce samedi 29 octobre 1994, dans le hangar fort encombré de l'Association « Jonathan », j'ai tout de suite distingué les deux silhouettes, l'une rouge et l'autre blanche des Souricettes. Malheureusement, la lumière était déjà beaucoup trop faible pour que je puisse camescoper ou prendre en photos mes « Belles » sous toutes les coutures ou sans dessus, dessous !
De toute façon elles n'étaient pas exactement mises en valeur dans cet enchevêtrement obscur de machines de toutes sortes, néanmoins, je fus vraiment conquis !

Mais j'ai attendu encore quelque temps et suis allé faire le pèlerinage à BLOIS ( ou plutôt ONZAIN !) début septembre 1995 avant de me lancer dans la grande aventure de la construction-amateur. Ce n'est donc que le 25 septembre 1995 que j'ai commandé les plans de la Souricette à Michel BARRY.
Auparavant, j'avais fait la connaissance d'un autre amoureux de la Souricette, Henri CASTELLO, qui avait commencé l'usinage des pièces métalliques et commandé bois et CTP et nous avons alors décidé tous les deux de créer l'association « Air Souris Set ».

Mon chantier de construction a débuté, il me semble, au cours de l'automne 1995 et 13 ans plus tard, ma Souricette n'est, hélas, toujours pas en ordre de vol !
J'espère bien qu'elle fera ses premiers vols avant la fin de l'année 2008 et le chantier, qui a été longtemps et souvent abandonné pour diverses raisons, sera sérieusement ré-activé fin février, début mars !
Il n'empêche que, quand je rentre dans mon garage, je ne peux m'empêcher de regarder le fuselage de ma Souricette, rangé très sagement le long du mur et d'avoir un petit pincement au coeur pour l'avoir abandonné si longtemps.
Les pièces détachées de ma Souricette, dérive, demi-ailes, stabilo, train lamellé-collé, roues, König SC 430, etc. sont, elles aussi, rangées sagement dans différentes annexes de la maison. J'éprouve un peu honte d'avoir tant traîné et je vous expliquerai, un jour, les raisons de mon chantier qui s'est un peu trop éternisé!

Bernard

En ce jour du 15ème anniversaire de la « Souris Blanche », je me dois de prendre de bonnes résolutions et d'établir un programme très sérieux de travail et de réactivation du chantier de construction de ma Souricette.
Il va donc me falloir travailler beaucoup plus sur le chantier ... mais ce ne sera pas pour gagner plus mais pour connaître vraiment l'immense satisfaction de celui qui a réussi à mener à bien la construction de sa machine volante !

Bernard DELAFOULHOUZE, ( 14 février 2008).

Constructeur-amateur et amoureux de Souricette

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